Les meubles-fichiers du Répertoire Bibliographique Universel (RBU) sont sans doute ce qui symbolise le mieux le Mundaneum. Ils forment l’élément le plus emblématique de la scénographie imaginée par François Schuiten et Benoît Peeters pour son espace muséal. Le RBU, inscrit en 2013 au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO, fascine par son ambition : être un outil permettant de trouver n’importe quel livre dans le monde.

Le RBU est initié en 1895 par Paul Otlet et Henri La Fontaine. Il est destiné à recenser sur des fiches bibliographiques toutes les publications du monde, quels que soient leur sujet, leur date ou leur lieu d’édition, ou encore leur lieu de conservation.
Le RBU se compose de deux parties principales, l’une onomastique (qui répond à la question « Qu’a écrit tel auteur ? »), l’autre thématique (classée par sujet). À côté de ces répertoires, il existe des répertoires connexes, dont le Répertoire des titres de périodiques, ou le Répertoire administratif qui consigne sur fiches la correspondance, les informations sur le personnel, l’inventaire des collections, etc.
Constitué d’une base de 400.000 fiches réalisées par Paul Otlet, Henri La Fontaine et sa sœur Léonie, le RBU s’enrichit rapidement : dès 1897, il compte 1,5 million de fiches. Au total, entre 1895 et le milieu des années 1930, grâce à la contribution d’un réseau de bibliographes et de bibliothécaires du monde entier, le RBU rassemble quelque 18 millions de fiches.
Pour le classement thématique, Otlet et La Fontaine développent la Classification Décimale Universelle (CDU). Basée sur le système de classification décimale imaginé dans les années 1870 par le bibliothécaire américain Melwil Dewey, la CDU consiste à diviser les connaissances en 10 classes numérotées de 0 à 9 (par exemple, les ouvrages traitant d’histoire sont référencés dans la classe 9). Chaque classe est à son tour divisible en 10 groupes, chaque groupe en 10 divisions et chaque division en 10 sous-divisions, de façon à pouvoir définir de manière très précise le sujet d’un livre. L’intérêt de cette méthode réside dans le remplacement du mot-clé par un indice chiffré. Elle permet ainsi d’éviter les difficultés d’interprétation du choix du mot-clé et de contourner l’obstacle de la langue utilisée, le chiffre étant par définition universel.